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Le biais d'ancrage : La première impression est-elle vraiment la bonne?

La première impression est-elle vraiment la bonne? La question est légitime quand on creuse un peu le sujet des biais cognitifs ! Le biais d'ancrage, ou simplement "ancrage", est un biais auquel nous faisons face bien plus souvent qu'on ne le croit, et altère notre jugement. Ce biais peut, entre autre, nous faire payer bien plus cher des objets de basses qualités, ou encore nous conforter dans des situations ou relations compliquées. Voyons ça de plus près afin de ne plus nous faire piéger !


Qu'est-ce que le biais d'ancrage ?

Le biais d'ancrage est un biais cognitif qui altère notre jugement. C'est notre tendance à donner du poids à une première information lors d'une prise de décision, ceci de manière totalement arbitraire, sans véritable réflexion logique. Cette "ancre" initiale influence ensuite la façon dont nous évaluons et interprétons les nouvelles informations.

En résumé, une information devient "l'ancre" et devient ainsi le point de repère, celle qui servira de "mesure étalon" pour être comparer avec de nouvelles informations.


Exemples de biais d'ancrage

Le biais d'ancrage est omniprésent dans de nombreux aspects de la vie quotidienne :

  1. Négociations commerciales : Lorsque les parties entrent en négociation, la première offre formulée peut servir d'ancrage, influençant ainsi le cours des négociations et les résultats finaux. C'est pourquoi il n'est pas rare qu'une personne vendant un bien gonfle le prix, ceci afin que le prix final (et désiré dès le départ par le vendeur) paraisse être "une bonne affaire".
  2. Prix d'un produit. : Lorsque vous faites du shopping et que vous voyez un produit étiqueté à 100 euros, puis un autre produit similaire à 200 euros, vous pourriez être enclin à considérer le produit à 200 euros comme étant de meilleure qualité, même s'il n'y a aucune autre justification pour cette différence de prix. L'ancrage initial au prix de 100 euros influence votre perception de la valeur du produit suivant.
  3. Qualité d'une relation amoureuse : Lorsque vous sortez d'une relation difficile, vous avez tendance à comparer vos nouvelles relations à celle-ci. De sorte que vous pouvez accepter une relation compliquée par le simple fait qu'elle reste meilleure que la précédente.
  4. Fixation des objectifs personnels : Lorsque vous fixez des objectifs personnels, votre performance passée ou les normes sociales peuvent servir d'ancrage pour déterminer ce qui est considéré comme un succès ou un échec. Par exemple, si vous avez réalisé un objectif de perte de poids dans le passé, vous pouvez utiliser ce succès comme référence pour fixer de nouveaux objectifs, même s'ils sont irréalistes ou peu pratiques. 
  5. Évaluation des performances des étudiants : Les enseignants peuvent être influencés par les performances des élèves au début de l'année scolaire lorsqu'ils évaluent leur progrès tout au long de l'année. Les élèves qui ont bien performé au début peuvent bénéficier d'une attention particulière et de ressources supplémentaires, tandis que ceux qui ont eu des difficultés initiales peuvent être sous-estimés, même s'ils progressent par la suite.


Les mécanismes du biais d'ancrage

Le biais d'ancrage est alimenté par plusieurs mécanismes psychologiques clés :

  1. Heuristique de disponibilité : Lorsque nous sommes confrontés à une décision, notre esprit cherche souvent des repères rapides et accessibles pour nous aider à prendre une décision. L'ancrage initial fournit ce repère, facilitant ainsi le processus de décision.
  2. Conservation de l'information : Une fois que nous sommes exposés à une information initiale, notre esprit a tendance à conserver cette information et à l'utiliser comme point de référence pour évaluer les informations ultérieures. Même si de nouvelles informations contredisent l'ancrage initial, elles peuvent ne pas être suffisantes pour le remplacer complètement.
  3. Incertitude et réduction cognitive : Face à des décisions complexes ou incertaines, nous avons souvent recours à des raccourcis cognitifs pour simplifier le processus de prise de décision. L'ancrage fournit un point de départ à partir duquel nous pouvons évaluer et catégoriser les nouvelles informations.


L'impact du biais d'ancrage

Comme nous l'avons vu, le biais d'ancrage impact principalement sur notre capacité de jugement. Ce jugement peut se faire aussi bien sur des personnes, des valeurs, des prix, des performances, etc. 

Comme tout biais impactant notre capacité de jugement, il peut donc nous rendre la vie bien plus compliqué concernant la prise de décision, en nous conduisant parfois à des conclusions erronées ou irrationnelles. En accordant trop d'importance à une information arbitraire ou initiale, nous risquons de sous-estimer d'autres facteurs pertinents et de compromettre la qualité de nos décisions.


Atténuer l'effet du biais d'ancrage

Bien que le biais d'ancrage soit un aspect naturel du fonctionnement de l'esprit humain, il est possible de prendre des mesures pour atténuer son impact :

  1. Être conscient du phénomène : Comme la plupart des biais cognitifs, prendre conscience du phénomène est l'étape clé pour se protéger de ses effets, mais également pour s'en servir à notre avantage.
  2. Considérer plusieurs points de vue : En prenant l'initiative de toujours prendre une variété d'informations et de perspectives avant de se créer un avis, nous pouvons également réduire l'impact de l'ancrage initial sur notre prise de décision.
  3. Remettre en question l'ancrage : Il est important de se demander si l'ancrage initial est réellement pertinent ou s'il est susceptible de biaiser notre processus de prise de décision. En remettant en question l'ancrage, nous pouvons ouvrir la voie à une réflexion plus nuancée et objective.

 

Conclusion

En conclusion, le biais d'ancrage impacte directement nos prises de décision. Il y a d'ailleurs de grande chance pour que de mauvaises décisions passées soient aient directement été influencées par celui-ci. Prendre conscience de ce biais cognitifs peut nous permettre de prendre de meilleures décisions, de court-circuiter les tentatives de manipulation et ainsi améliorer notre qualité de vie.


Pour aller plus loin...


 


Bienvenue !

Je m'appelle Grégory Missotten, Formateur, Conseiller Bien-Être et créateur du site Laccompagnant.com​ !

J'écris sur les thèmes de la psychologie, du bien-être, des compétences soft-skills et de tout ce qui touche à l'humain de manière plus générale !

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Le biais d'ancrage : La première impression est-elle vraiment la bonne?
L'Accompagnant, Missotten Grégory 8 février 2024
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Le biais de disponibilité : Une déformation de la réalité